Espaces verts

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Marrakech, la ville jardin

La ville Marrakech, était la citée privilégiée de plusieurs visiteurs, savants, architectes, et agronomes qui ont contribué à son embellissement. Elle prenait alors glorieusement le nom de cité jardin en raison de l’existence d’espaces de verdure très étendus qui constituaient son héritage historique vert, comme c’est le cas des orangeraies de l’Agdal, des oliveraies de la Ménara, de la palmeraie périurbaine et des jardins intra-muros (Arsat, Jnan, Riad,…).

Le classement, depuis 1985, de la médina et des principaux monuments historiques de Marrakech dans la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, est une reconnaissance de l’importance de cette cité à l’échelle mondiale. Les jardins de la Ménara et la palmeraie sont aussi classés et protégés au titre de monuments historiques. Ces richesses naturelles ont marqué la ville de Marrakech d’une empreinte esthétique particulière.

Parmi les sites relativement préservés de ce patrimoine riche et diversifié de la ville de Marrakech on peut citer: la palmeraie de Marrakech (Photo 1), la Ménara (Photo 3), la Koutoubia, Arset Lbilk, Arset My Abdesslam (Photos 4 et 5), Jnane Harti, le Jardin princesse lalla Hassna (Photo 6), l’Agdal (Photo 7). Entre temps d’autres jardins ont vu le jour tel que le cas de Ghabat Chabab , Bab Doukkala, 16 novembre, Houria, Hivernage et l’Oasis Hassan II.

La Ville de Marrakech connaît depuis une quinzaine d’année un regain d’intérêt remarquable pour les espaces verts au point de vue quantitatif et qualitatif. Malgré son taux d’urbanisation élevé et la forte croissance de la population durant les dernières décennies, elle dispose encore de nombreux espaces verts publics et privés et compte 73 jardins, dont certains abritent une importante richesse floristique. La superficie globale de ces jardins est d’environ 950 ha. Ainsi, la Préfecture de Marrakech arrive au premier rang au Maroc avec un ratio de 7,10 m2 d’espace vert par habitant. A l’opposé, la ville de Casablanca et celle de Marseille ne disposant que de 0,35 m2 et 3,1m2 respectivement. Les limitrophes de Marrakech ne sont malheureusement aussi bien dotées. Ainsi, la province d’Al-Haouz ne compte que 0,06 m2 par habitant, et celle de Rhamna 0,18 m2 par habitant.

Aussi, les espaces verts recensés dans l’aire d’étude se distinguent aussi par leur inégale répartition et leur faible étendue dans certains communes/arrondissements eu égard aux normes en vigueur. C’est la Municipalité Machouar Kasba qui se distingue par le ratio le plus élevé qui atteint 258 m2/habitant. Mais si on exclut les jardins de l’Agdal, le ratio EV de cette municipalité est tombe à 7,7 m2/habitant seulement, deux fois moins que dans l’Arrondissement Guéliz (15,4 m2/habitant). Les autres arrondissements présentent des ratios très faibles qui ne dépassent pas 3 m2/habitant. L’arrondissement Annakhil étant le plus affecté avec seulement 0,30 m2/habitant.

Sur la base de l’implantation géographique et du contexte urbanistique et historique des jardins de la ville de Marrakech, ils ont été répartis en quatre groupes différents, à savoir les jardins historiques, les jardins de quartiers, les jardins privilégiés et les jardins d’accompagnement le long des artères.

Par ailleurs, la ville de Marrakech est marquée par la présence d’un écosystème oasien au sein de son espace urbain qui la dote d’un cachet spécifique et d’un positionnement différenciateur en termes de marketing territorial, il s’agit de la palmeraie. Cette zone a été confrontée à des contraintes d’origine anthropique et naturelle dont principalement la sécheresse, la salinité, le vieillissement des palmiers et l’extension urbaine. Cette zone a connu par conséquent une régression de sa superficie, lors des dernières décennies.

Bien que les efforts engagés pour la sauvegarde de la palmeraie de Marrakech soient très encourageants, il a été relevé que certaines menaces persistent notamment la pénurie d’eau et le dysfonctionnement du système traditionnel, l’insuffisance des opérations d’entretien et l’extension urbaine non maitrisée.

Suite à l’établissement d’un diagnostic spatialisé des espaces verts dans l’aire d’étude, nous proposons des projets de remise à niveau de cette trame verte. En effet, le rééquilibrage de la distribution spatiale des espaces verts qui s ‘étalera jusqu’à 2040 au niveau des Arrondissements de la ville de Marrakech et au niveau des communes périphériques est impératif. En terme de qualité, des projets structurants ont été également proposés pour valoriser le patrimoine naturel de la ville et sa périphérie.