Démographie

Une transition démographique engagée

La région Marrakech-Safi compte 4,5 millions d’habitants en 2014, soit 13% de l’ensemble de la population marocaine (3ème plus grande région du Royaume) et affiche un Taux d’Accroissement Annuel Moyen (TAAM) de 1.27%. Malgré le processus d’urbanisation en cours, plus que la moitié de la population de la région Marrakech-Safi demeure rurale (57 % de la population totale). La préfecture de Marrakech regroupe environ 30% de la population de Marrakech-Safi et présente une dynamique de croissance (TAAM : 2.19%) nettement plus marquée par rapport à l’ensemble de la région.

L’Aire Métropolitaine de Marrakech (AMM), objet du Schéma Directeur d’Aménagement Urbain (SDAU), compte une population totale d’environ 1,5 million d’habitants (soit 34% de la population régionale) dont deux tiers sont des citadins. L’AMM se peuple de façon accrue, et dépasse les moyennes régionale et nationale atteignant un TAAM de 2.28% entre 2004 et 2014.

Néanmoins, cette tendance varie selon les différentes localités et communes. A Marrakech, depuis le recensement de 1960, le rythme de croissance dénote une importante tendance au ralentissement depuis 1994. Ainsi le TAAM a été de 2.7% entre 1982 et 1994, il s’est réduit à 2.1% entre 1994 et 2004 et le déclin s’est accentué pour la période intercensitaire 2004-2014 avec un TAAM de 1.2%. Ce ralentissement s’inscrit dans une dimension nationale caractérisée par un fléchissement du rythme de croissance de la population. La raison de cette tendance réside essentiellement dans la baisse de la fécondité amorcée depuis les années 1970. Néanmoins, il est à signaler que le ralentissement de la croissance démographique est plus apparent à Marrakech que dans les autres grandes villes du pays. En effet, dans le classement des TAAM de la population en 2014, Marrakech vient en 5ème position après Tanger, Meknès, Fès et Salé.

Les tendances démographiques sont également à différencier entre les différentes localités de la ville ocre. Ménara, Guéliz et Annakhil se peuplent de plus en plus considérablement alors que les populations de Sidi Youssef Ben Ali, Méchouar-Kasba et Marrakech-Médina régressent en termes d’effectifs. L’arrondissement Ménara, avec un TAAM de 3.85% se positionne aujourd’hui comme la localité la plus prospère du point de vue démographique. Par ailleurs, Marrakech-Médina présente une décroissance des plus marquées, avec un TAAM négatif de -3.21%.

Considérée dans l’ensemble, la croissance démographique de la zone d’étude est surtout une croissance de la population de ses communes rurales, en particulier celles de la périphérie immédiate de Marrakech. Ce constat peut être expliqué par  deux facteurs :

  • Le premier est l’étalement du tissu urbain sous l’effet de la multiplication des projets d’investissements et d’habitat ;
  • Le deuxième est que la périphérie s’annonce comme bassin d’immigration à dynamique récente. Ces flux migratoires sont fortement conditionnés par le logement et le travail mais aussi par le coût de la vie qui devient de plus en plus élevé en ville.

Ainsi, les cinq communes rurales les plus dynamiques en termes de croissance démographique sont : Saada, Ouahat Sidi Brahim, Ait Ourir, Tassoultante et Harbil, avec des TAAM compris entre 5% et 12%.

En termes de densité, la population de Marrakech est inégalement répartie entre ses différentes localités et l’est de plus en plus au fil des années : les arrondissements les plus densément peuplés sont l’ancienne médina de Marrakech et Sidi Youssef Ben Ali, tandis que la densité est moyenne à Gueliz et à Ménara et apparaît faible à Annakhil. Pour une superficie de 230 km2, Marrakech a une densité de 4 038 hab/km2.

S’agissant du niveau d’instruction et de la scolarisation, la zone d’étude est relativement plus instruite que la moyenne nationale : 56% de la population de la zone d’étude ont un niveau primaire, collégial ou secondaire (cette proportion est de 52% au niveau national). Quant au taux d’analphabétisme, il est de 20% à Marrakech (inférieur à la moyenne de l’urbain nationale : 22%).

Concernant les données sur la pauvreté, l’AMM peut être considérée relativement moins pauvre que l’ensemble du pays ou de la région, avec un taux de pauvreté de 5% (soit environ 77 000 personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté) ce taux étant de 9.5% à l’échelle du pays et de 11.2% à l’échelle de la région. A Marrakech, le taux de pauvreté est largement inférieur à la moyenne de l’urbain national et ne dépasse pas les 2.4%. Toutefois, ce taux varie significativement entre les différentes localités allant de 0.8% à Gueliz à 6.6% à Annakhil. Du côté des communes rurales de l’AMM, Ghmate, Jaidate et Sidi Bou othmane sont les trois communes qui enregistrent les taux de pauvreté les plus élevés.

Enfin, notons que la population de la zone d’étude est relativement jeune (28% de la population sont âgés de moins de 15 ans et 63% entre 15 à 59 ans), son Indice Synthétique de Fécondité (ISF) est de 2.4 enfants (la moyenne nationale étant de 2.2) et la taille moyenne des ménages y est de 4.5 (contre 4.6 au niveau national).