Environnement

Diagnostic de l’Environnement

Le diagnostic de l’état de l’environnement représente la base de toute action de préservation et de gestion efficace du milieu naturel, et permet de mieux comprendre le contexte socioéconomique local et de promouvoir un développement durable. Le suivi de l’état de l’environnement est considéré comme étant un outil d’aide à la décision, qui permet aux décideurs de mettre en place des stratégies intégrées et durables en matière d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement.

1. Le Climat

Les données observées au niveau de la station météorologique de Marrakech mettent en évidence une nette tendance à la hausse des températures sur la période de 1961 – 2014, et une augmentation de l’amplitude thermique. En ce qui concerne les précipitation, elles présentent une irrégularité et une variabilité importante d’une année à l’autre, avec une tendance à la baisse des hauteurs annuelles des précipitations.

La zone de Marrakech connait également, des vagues de chaleur et de froid extrêmes caractérisées par leur persistance, leur intensité et leur étendue géographique. l’étude de l’évolution future des vagues de chaleur et de froid pour les trois horizons 2020, 2050 et 2080 montre une augmentation non seulement des vagues de chaleur mais également leur durée et leur gravité, ce qui constitue un danger pour la santé et pour les ressources naturelles.

2. Qualité de l’air

La ville de Marrakech est dotée d’un réseau de mesure et de surveillance de la qualité de l’air, composé de trois stations : Jamâa Lafnae, Mhamid et Daoudiate. Le suivi de la qualité de l’air, se fait à travers les profils journaliers des concentrations moyennes horaires enregistrées pour les différents indicateurs de pollution. L’indice de la qualité de l’air de la ville de Marrakech, calculé à travers les concentrations horaires maximales journalières des polluants atmosphérique, montre en général une qualité d’air bonne à moyenne.

Figure 3 : Indice de la qualité de l’air au niveau des stations de Jamae Lafnae et Mhamid.

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3. Risques

Le climat semi-aride à aride de la région de Marrakech, est caractérisé par un déficit hydrique dû à des précipitations variables, ce qui rend cette zone plus vulnérable à des phénomènes climatiques extrêmes comme la sécheresse. L’analyse de l’indice de l’écart à la moyenne, défini comme étant la différence entre le cumul des précipitations d’une année et le cumul moyen annuel des précipitations sur la période d’observation (entre 1961 et 2014), indique une forte tendance vers la baisse, laissant entendre une diminution du nombre d’années humide et une augmentation du nombre d’années sèches ou déficitaires. D’ou la nécessité de mettre en place une stratégie d’atténuation des effets de cet aléa climatique.

L’analyse des cartes du risque d’inondation au niveau de 17 communes a révélé que les surfaces exposées à l’aléa inondation sont de l’ordre de 48 306, 52 692 et 54 125 ha, successivement pour les périodes de retour de 10, 50 et 100 ans, mettant ainsi en évidence l’ampleur des surfaces de bâtiments et de terres de culture menacées par un risque d’inondation élevé.

RISQUE

4. Le Site d’Intérêt Biologique et Ecologique de la Palmeraie

Le marais de la palmeraie de Marrakech est la seule zone qui a conservé à nos jours des attributs d’une aire relativement naturelle, représentative de l’ancienne vaste palmeraie.. Pourtant cette zone humide, dotée d’une superficie de 250 ha, souffre de dégradation et d’une activité anthropique accentuée, et attend encore de bénéficier du statut de site d’intérêt biologique et écologique (SIBE). Ce site fait l’objet d’une étude de classement dans le cadre de la loi 22-07 relative aux aires protégées, qui prévoit l’élaboration d’un schéma de protection comprenant les espèces à protéger, et un règlement fixant les règles d’utilisation des espaces de l’aire protégée.

SIBE

5. Déchets

La production de déchets de la préfecture de Marrakech en 2013 a été estimée  à plus de 850 tonnes par jour. Les communes urbaines produisent plus de 82% du gisement total de déchets. Au niveau de la commune de Marrakech, l’évolution de la quantité de déchets ménagers et assimilés produite par habitant (ratio) entre 2007 et 2011 est de 0.79Kg/hab.

La composition des déchets de l’agglomération de Marrakech se compose de 69 % de matières organiques et 20 % de matières recyclables (papiers, carton, textiles, cuir, plastiques, verres et métaux). Les déchets ménagers de Marrakech sont caractérisés par un taux d’humidité de l’ordre de 60 à 70 %, une densité de 500 Kg/m3 et d’un pouvoir calorifique de 1000 Kcal/kg. Ces caractéristiques impliquent la génération d’un volume important de lixiviats.

6. Ressources en Eau

Le réseau hydrographique de la zone de Marrakech comprend un grand bassin versant, celui du Tensift, formé par plusieurs sous-bassins versants et drainant le versant Nord du Haut Atlas, avec des apports d’origine pluviale. Les eaux des Oueds, dont le volume est évalué à 23,64 m3 /s, sont captées à la sortie de la montagne par des séguias et ne coulent que rarement dans les plaines lors des crues. Les plus importants affluents de l’Oued Tensift sont constitués des oueds N’Fis, R’dat, Zat, Ourika, Rhéraya et Assif El Mal. Le potentiel pluviométrique au niveau de la zone de Marrakech génère des apports moyens annuels en eau de surface évalués à environ 1 263 millions de m3 par an (série 1941/2010)[1].

Outre ses propres ressources, La zone de Marrakech bénéficie d’un transfert d’eau à partir du barrage Bin El-Ouidane qui peut atteindre 240 Mm3/an (160 Mm3 en 2007) et de 308 Mm3/an à partir du barrage Hassan 1er, destiné respectivement à l’irrigation du périmètre de Tassaout Aval, le périmètre du Haouz, ainsi que l’AEP de la ville de Marrakech, ce qui augmente le potentiel total en eau de surface dans la zone à 1 811,3 Mm3.

7. Les Sols

Les sols sont continuellement menacés par les activités humaines, réduisant ainsi la disponibilité de cette richesse et sa capacité à assurer ses fonctions environnementales à long terme. La superficie des terres urbanisées a atteint 18 100 ha en 2004, contre 2000 ha, en 1982. Le secteur touristique est également responsable de l’expansion urbaine désordonnée et de l’utilisation d’espaces naturels pour son développement.